Sandy Ground, Saint-Martin — 11 septembre 2017
L’ouragan IRMA s’est développé entre la fin du mois d’août et le 12 septembre 2017. Il fait partie des ouragans les plus puissants enregistrés dans l’Atlantique Nord. Dès le début du mois de septembre, PUI a surveillé l’évolution de la situation dans cette partie du globe. La décision d’envoyer une équipe a été prise le jeudi 7 septembre. L’équipe PUI se déploiera sur Saint-Martin avec SOS Attitude et le soutien de Secouristes sans Frontières, pour participer aux opérations de secours. PUI bénéficie du soutien financier du Secours populaire français de la Haute-Vienne et de la ville de Limoges qui a répercuté son appel aux dons en faveur des sinistrés des Antilles.
Composée de sapeurs-pompiers, d’un médecin et de deux infirmiers, une équipe de 12 membres est envoyée dans un premier temps en République Dominicaine. Positionnée à Saint-Domingue lors du passage d’Irma, elle a attendu le rapport de l’UNDAC (United Nations Disaster Assessment and Coordination) basée en Haïti, pour prendre la décision du lieu de son intervention. Il est décidé de rejoindre Pointe-à-Pitre afin de pouvoir se rendre à Saint-Martin le plus rapidement possible.
Arrivée en Guadeloupe le 9 septembre, l’équipe doit trouver un moyen de transport vers l’île de Saint-Martin, en prenant en compte l’arrivée de l’ouragan José annoncé sur les Caraïbes dans les prochaines heures.
L’équipe PUI arrive à Saint-Martin dimanche en cours de journée et prend contact avec les autorités locales. Les reconnaissances menées avec SOS Attitude et Secouristes sans Frontières ont permis de définir les zones d’installation des 200 tentes d’hébergement post-ouragan qui arriveront par avion cargo avec des renforts.
La mutualisation des moyens est le maître-mot de cette mission. Les communications, elles, restent difficiles, uniquement par satellite.
Le docteur Durand, directeur des secours médicaux, demande à PUI de se mettre en rapport avec la collectivité locale située à Marigot pour définir les missions à venir.
La base opérationnelle est installée à l’aéroport de Grand Case avec l’accord des militaires français chargés de la sécurité.
A partir du lundi 11 septembre, une réunion à la collectivité locale a lieu tous les matins, pour définir les missions de la journée, et faire le point des actions menées la veille.
La première mission pour l’équipe est de faire une évaluation médicale dans plusieurs hôtels du secteur de Sandy Ground et de Anse Marcel. Cinq hôtels ont été visités, dix personnes auscultées par le médecin et une évacuée vers l’hôpital par les sapeurs-pompiers de Saint-Martin.
Deux tentes ont été installées à l’entrée de l’aéroport pour permettre aux infirmiers de PUI de participer à la prise en charge des personnes sinistrées voulant quitter l’île pour rejoindre dans un premier temps la Guadeloupe ou la Martinique.
Il faut également rechercher des points d’eau n’ayant pas été pollués par l’eau de mer pour pouvoir mettre en œuvre la station de potabilisation.
L’équipe fait une reconnaissance dans les résidences situées en hauteur possédant des piscines; plusieurs sites sont ainsi répertoriés et en accord avec la collectivité locale, il est décidé de produire de l’eau pour les besoins de la population.
600 litres d’eau par jour sont produits à partir du 12 septembre et jusqu’à la fin de la mission à Saint-Martin. L’équipe de spécialistes de la potabilisation de PUI se déplace tous les jours afin de permettre aux habitants de quartiers différents de pouvoir bénéficier d’eau potable. Cette eau est utilisée pour les besoins alimentaires et aussi sanitaires car le réseau local est totalement hors d’usage. En parallèle, l’équipe fournie des packs d’eau que la collectivité met à sa disposition pour la distribution à la population.
PUI participe au montage de tentes pour installer un check point à 1 kilomètre avant l’aéroport et faire un premier tri médical des sinistrés en vue de leur évacuation vers la Guadeloupe et la Martinique.
Le médecin de l’équipe et un infirmier prennent en charge cette mission avec l’aide des forces de l’ordre, police et gendarmerie, ainsi que les militaires assurant la sécurité.
Notre médecin prend par la suite le rôle de Directeur des Secours Médicaux à la gestion des sinistrés voulant quitter Saint Martin. Les deux infirmiers participent également à partir du 13 septembre à cette mission.
Les autorités locales nous demandent de faire une reconnaissance dans le quartier d’Oyster Pond. Après contact avec la gendarmerie, un poste médical est mis en place ce qui permet à une vingtaine de personnes de venir consulter.
Suite à cette opération une distribution de médicaments est organisée pour la population de ce quartier.
Nous effectuons une reconnaissance de sites avec SOS Attitude pour la mise en place de camps de sinistrés dès l’arrivée des tentes qui sont en cours d’acheminement.
La collectivité locale définit six secteurs, et confie à l’équipe celui du quartier Orléans en appui du docteur Thibaud, médecin généraliste installé dans ce quartier. PUI procède à la distribution de nourriture et de médicaments à Oyster Pond.
Nous effectuons la reconnaissance de deux établissements scolaires, les écoles Aline Anson et Jérôme Beaupère, afin de pouvoir faire un état des lieux et d’estimer si ces deux bâtiments peuvent être utilisables pour la reprise de l’activité scolaire.
Après une journée encore bien chargée passée à distribuer de la nourriture, trier les médicaments et prêter main forte aux check points où les queues ne discontinuent pas, l’équipe PUI est démobilisée. Deux membres restent sur place avec de SOS Attitude.
À Pointe-à-Pitre, l’alerte violette est lancée sur la Guadeloupe car le cyclone Maria est annoncé. Les membres de Pompiers de l’urgence internationale, SOS Attitude et Secouristes Sans Frontières sont confinés en sécurité à l’aéroport de Pointe-à-Pitre durant trois jours.
Cette mission de douze jours dans un département français est une première pour PUI, confronté au cours des années passées à des catastrophes à l’étranger. Pour la première fois, Pompiers de l’urgence internationale est intervenu sur le sol français. L’équipe rentre à Limoges, fatiguée mais satisfaite du travail accompli sur une île dévastée à 90%.